Il est des corps fermes, muscles et
peau. Seins menus dardant, ventre plat, dur, jambes fuselées,
dynamiques, regard vif. Des femmes au corps dressés, érigés, des
femmes de l’extérieur.
Je suis de l’intérieur. Je suis une
femme de l’intérieur. Toute en muqueuses, tuyaux, viscères,
humeurs. Des contours flous. Un corps absent à lui-même.
La peau qui respire l’extérieur,
l’aspire en dedans. Entrailles qui absorbent, buvard. Dans des
replis internes se nichent des espaces infinis, des régions
inexplorées que je découvre à tâtons, des rages inassouvies, des
peurs sans causes, des haines sans objets, des amours pluriels, des
tendresses multidirectionnelles. Des émotions enfouies, tellement
vivantes. Ma peau ne fait pas barrage. Cet intérieur est impacté.
Directement.
Masse douloureuse en bas à droite.
Comme un coeur de pierre qui irradie des ondes par vagues.
A qui appartient mon corps ? A
qui ? A qui ?
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