J’ai rêvé. J’ai rêvé
d’apprendre. J’ai rêvé de comprendre. J’ai rêvé de
rencontrer. J’ai rêvé de partager mon corps, le corps d’un
autre, ma peau et la sienne l’une contre l’autre. J’ai rêvé
de voir, d’entendre, de sentir, de goûter. J’ai rêvé de
musiques, de langues, de paysages, de villes, de senteurs, de
puanteurs, de mets nouveaux. J’ai rêvé de partage. J’ai rêvé
de passion. J’ai rêvé de douceur, de grandeur, de splendeur, de
faste, de calme, de paix, de mouvements, de rythme. J’ai rêvé de
patience, d’enfance, d’égalité des chances, de romance. J’ai
rêvé de sexe, de regards, de frôlements, de bouches, de langues de
mains. J’ai rêvé de comprendre, de repousser les limites du
monde. J’ai rêvé d’un monde plus vrai, plus grand, plus beau.
Plus juste aussi sans doute. Et j’ai toujours su qu’il ne le
serait jamais vraiment mais qu’il était nécessaire de croire que
ce serait possible. Et qu’il fallait faire le nécessaire, comme
si.
J’ai rêvé de vivre une vie de rêve.
Je n’ai jamais rêvé d’un contrat
à durée indéterminée. Jamais.
Et jamais je ne l’ai eu. Et toujours
je l’ai refusé. Et toujours j’en ai été heureuse. Et
aujourd’hui j’en suis heureuse. Soulagée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire