samedi 21 avril 2007

Questions de propriété

Il est des corps fermes, muscles et peau. Seins menus dardant, ventre plat, dur, jambes fuselées, dynamiques, regard vif. Des femmes au corps dressés, érigés, des femmes de l’extérieur.
Je suis de l’intérieur. Je suis une femme de l’intérieur. Toute en muqueuses, tuyaux, viscères, humeurs. Des contours flous. Un corps absent à lui-même.
La peau qui respire l’extérieur, l’aspire en dedans. Entrailles qui absorbent, buvard. Dans des replis internes se nichent des espaces infinis, des régions inexplorées que je découvre à tâtons, des rages inassouvies, des peurs sans causes, des haines sans objets, des amours pluriels, des tendresses multidirectionnelles. Des émotions enfouies, tellement vivantes. Ma peau ne fait pas barrage. Cet intérieur est impacté. Directement.
Masse douloureuse en bas à droite. Comme un coeur de pierre qui irradie des ondes par vagues.

A qui appartient mon corps ? A qui ? A qui ?