vendredi 30 décembre 2005

Envie

Rencontres, rencontres encore. Parce que c'est dans l'autre qu'est la vie. Toi, Moi.

Café, noir, un peu amer. Odeur de tabac, prégnante. Regards qui se croisent. Histoires qui se disent à demi mot. Au détour d'une phrase, d'une expression s'assurer que l'on parle la même langue. Explorer l'orée de nos univers à petits pas. Idées qui cliquent, un entre mots riches de sens.

Projet naissant parce que c'est dans le dialogue qu'est la vie.

Envie de l'Autre, plus fort que tout. Envie de corps, envie de mots, envie de vie.

En Vie.

lundi 28 novembre 2005

Si long silence

Le silence peut être hostile, il peut être bienveillant.
Silence, ensemencé de paroles à venir, riche des mots qu’il mature, une respiration, retour sur soi, rythme.
Un élément de musique, soupir, demi soupir, demie pause, pause. Souvenir de solfège et un-deux-trois-quatre.
Un silence, s’il est appelé à être brisé, est élément à part entière du dialogue.

Mais parfois s’il dure trop, s’il brise le rythme, il est au bord de rompre la confiance, comme une caresse qui se fait trop attendre, comme un regard qui fuit avec trop d’insistance.

Le silence parfois me menace. Pas toujours. Quand il dure trop, ou bien quand il semble être une fuite de ce que je suis. Quand il me donne le dégoût de moi, quand il me met en suspens. Quand il me rend faible.
  
Le trop plein de mots, à l'inverse est il une menace ? Faut il apprendre la feuille blanche ?

Chercher le rythme, entre silence et parole, mots et pages blanches.

samedi 5 novembre 2005

Les brouter

Entre deux heures, entre deux eaux. Autour le vide, dedans le gouffre. Douleur et vacuité.
Il faudrait pouvoir, il faudrait.
Elle voudrait pouvoir, elle voudrait.
Pourquoi ?
Absence de sens. Vie en pilote automatique. Continuer sur une lancée. Passages obligés. Désir barré. Sens perdu.
Il faudrait pardonner, il faudrait aimer ailleurs. Pourquoi ?
Tourner en rond sans fin. Ne pas savoir pourquoi je suis rentrée. Le monde est vaste, mon appétit de le découvrir à sa mesure. Les racines ont elles un sens ?

mardi 25 octobre 2005

Plat

Être là, dans la chaleur des souvenirs, retrouver Fabienne et Luna, découvrir Timéo, attendre James qui rentre du taf.

« Mais c'est qui cette amie de Maman ? » « Tu restes dîner dit ? » « Aller on va faire un gâteau Luna ». Un yaourt, de la farine, des noisettes en poudre et au four. Odeur chaude et enveloppante.

« Mais si, restes. Tu reprendras la route demain. J'ai des magrets au frigo ».
Et puis voir tomber dans la poêle les girolles ramassées il y a peu, un peu d'ail, du gros sel.

Les voisins qui passent. Anglais de retour d'un voyage au Canada. Échange jovial, en anglais mâtiné d'occitan. Un petit verre de moscatel, des olives aux piments. Santé. A ton retour, aux voyages, aux amitiés qui durent, aux enfants qui grandissent.

Tout le monde autour de la table de mosaïque bleue, les magrets cuits dans du miel, une bouteille de vin de Duras. Conversation. Nouvelles des uns et des autres. Petits malheurs, petits bonheurs. Douleurs aussi, parfois.

Être là, ancrée dans le moment en humer chaque instant pour le ressentir de tout mon épiderme, rire aux éclats, blaguer, serrer, embrasser, câliner, et être tout autant abstraite de l'instant, en soi rentrée et perdue. Parce que trop seule, parce que le plaisir est trop loin parfois. Parce que la capacité à vivre le bonheur est anorexique, apoplectique. 
Électrocardiogramme_________________________________________________________ .

25 octobre 2005

dimanche 23 octobre 2005

Rien

Quatre ans d'absences, quatre ans au loin. Retour étrange. Ce qui fut si naturel tout à coup si lointain.

Etre ici comme on fut ailleurs, en voyage. Se sentir en transit chez soi. Ne plus savoir les codes et les signes. Ne plus comprendre les mots et les expressions. Etre étrangère à sa ville, à son pays. A soi même finalement. Ne plus appartenir à rien, pas même à soi. Avoir peur de ce vide. Ne pas se reconnaître en lui. Si ici n'est plus moi, si là-bas n'est pas moi non plus, qui suis-je ? Nothing.

Je pensais être quelque chose pour lui. Quelqu'un, même peut-être. Je pensais que l'amour que j'ai de lui, que l'amour qu'il disait avoir de moi, donneraient ce sens. Ils donnent, nothing.
J'aurais du penser, nothing.

mercredi 19 octobre 2005

Liquides

Pleurer.
Pleurer de pleurer.
Pleurer de pleurer de pleurer.
Que d'eaux.

mardi 18 octobre 2005

Ma peau à imprimer

Image ici, texte là, impression fugace, larmes qui montent.
Mon corps, ma peau, comme une page blanche, indéfiniment à imprimer. L'encre du monde, de ses heurts et bonheurs vient impressionner ce que je suis.
De contractions en vomissements, de larmes en éclats de rire, sentir en soi les guerres et la violence, la brutalité du monde. Et sa douceur aussi. Voir mon visage dans le miroir se convulser, sentir mes entrailles se rétracter. Accuser ces coups de poing dans le ventre. Feuille vierge froissée. Pleurer et pleurer encore.
Aimer cette sensibilité, la détester. N'en plus pouvoir de ne savoir être qu'émue. Parce que trop de larmes m'épuisent, que seule face à elles je ne sais plus les magnifier. Elles me plombent. Chute.

lundi 17 octobre 2005

Désir aux Carpates

Parfois le désir se carapate. Démerde toi toute seule. Je suis là sans y être, je suis absente de moi-même, absente des autres.
Alors je reste là. Interdite. Je fais, je parle, j'avance, je cours, vite parfois. Je bluffe, je donne à croire, je donne à voir.
Parfois le désir se barre. Y s'tire comme un lâche. Le désir est un homme, à n'en pas douter.
Parfois le désir part parce qu'un homme part. Et l'homme emporte avec lui tous les désirs de la femme. Il ne lui laisse que le désir de lui-même.
Et je suis là, vidée du désir de tout, pleine du désir de lui.

lundi 19 septembre 2005

Acte de foi

Concentration papillon. Trop de distractions, pas assez de motivation.
Je ne sais qu'être entre deux eaux, à moitié consentante, à moitié résistante.
Je n'abdiquerai, je ne suivrai.

Résistance passive, de celle des plus invincibles. Je sens en moi cette résistance qui se joue des apparences. Oscillations entre ce que le bien pensant pense et ce que l'anarchiste anarchise.

Inertie d'autant plus forte qu'elle donne à penser régulièrement qu'elle n'est pas totale. Qu'elle laisse croire qu'elle change, un peu, quand même.

Savoir traquer en moi mes propres pièges et tâcher de les déjouer. Essayer de dépasser mes mécanismes de défense.
Comprendre qu'ils sont obsolètes, que je n’ai pas besoin d'eux.

Être cette voyageuse, découvreuse, rencontreuse, librement et sans culpabilité. Être cette femme libre, auteur et en être fière.

Alors accepter de s'en donner les moyens et en être fière.

dimanche 18 septembre 2005

Montréal

Pluie sur Montréal, journée morne.
Comment vivre encore ? Pourquoi vivre ?
Le sens est absent plus que jamais et c'est sans doute pour cela qu'il faut continuer. Si rien n'a de sens alors tout va. Mais il ne faudrait pas qu'une partie du tout est un sens et que j'en fusse exclue.

Pluie sur Montréal, journée morne.
Commencer à prévoir la suite. C'est à dire commencer à prévoir qu'il faut arrêter de prévoir. Laisser le futur venir à moi. Logements, boulots, hommes, croire qu'ils viendront, en leur temps, sans que je sois obligée de tout rigidifier.

Pluie sur Montréal, journée morne.
Aller prendre un verre, fin de soirée, boîte du coin. La vie continue, nouvelles rencontres, nouveaux lieux, nouvelles vies.