dimanche 16 décembre 2007

Femmes

Jambes marrons, jambes grises, jambes roses. Jupe en velours chocolat brodée de turquoise, jupe mini, mini, à carreaux beige et canard, jupe en laine de couleurs vives à grosses rayures. Nos jambes qui croisent et qui décroisent, nos mains qui s'envolent au rythme des mots, les accents qui se croisent et se tissent.
La langue française tellement précise chez ces femmes de l'Est. La langue française si poétique chez ces femmes lettrées, érudites. Mes amies battantes. Des femmes têtes hautes, des femmes de l'avant. Non pas des femmes de carrières, ongles et becs, non pas de ces concurrentes imbéciles des luttes mesquines des hommes pour le pouvoir ou la gloire, mais de ces batailles quotidiennes pour une vie digne et respectée. Mes amies qui vont, suivant les sinuosités de leurs vies, indépendantes du jugement des autres. Mes amies si belles. Mes amies si amies.
Nous avons mangé zurek, savourant tout ensemble, le plaisir de se retrouver, la saveur aigre de la farine fermentée, la richesse de la saucisse, la douceur de l'entre nous.
Et en leur ventre, à l'une et à l'autre, la vie qui va, doucement, fortement, chaude et secrète.

Et moi. Moi, heureuse d'être à leurs côtés en cette après-midi ensoleillée.

samedi 1 décembre 2007

En recherche

un mot. Une trace. Ici venir battre doucement en mon rythme intérieur. Porter en moi toutes ces histoires, ces corps à corps, ces confrontations tendres et fortes. Essayer, par touches de les approcher, mais toujours les sentir se dérober.

Décrire le moment, le geste, la vibration de l'air, la tessiture de la lumière. Capter les accords et les brisures. Dépasser la pudeur en collant au souvenir vif et chaud de l'instant.

Je reviendrai, je prendrai ce temps là, je chercherai ces mots là, pour les extirper et exposer à la lumière ces moments soyeux.