vendredi 28 avril 2006

Être en chaleur

Être en chaleur, se sentir animale, instinctive.
Cambrer les reins, onduler du bassin, sentir en soi, sur soi l’appel du sexe, le chant du corps qui crie pour être pris.

Je veux le contact d’un homme, je veux sentir en moi le désir exploser, mon corps perdre ses limites s’anéantir dans l’autre, je veux toutes ensembles ma jouissance et celle de l’homme. Je veux des caresses, un sexe dur, inquisiteur, tendre. Je veux la force de l’homme et son abandon.

Nue, nue, nue dans cette chambre d’hôtel.
Vivre cent fois en ma tête ce corps à corps et milles autres aussi.

Espérer l’homme comme on attend la fraîcheur du soir, comme on appelle la pluie de ses vœux dans ces journées d’orage.

Chercher à se perdre pour espérer se retrouver mieux. Envie d’être prise et de prendre en soi l’homme. Envie de sentir craquer en soi les limites de son corps, de les voir à tout jamais se désintégrer dans le désir de l’autre. Envie de sexe, de sexe et de sexe encore.

Envie de l’homme à l’orée de moi, gémissant du désir d’être en moi. Envie de l’homme au plus profond de moi, immobile et extatique. Envie de l’homme me remplissant jusqu’à la mort. Envie de l’homme force dévastatrice, faiblesse épuisée, vidé de sa substance, blotti au creux de mes seins.

Envie de mots sur ma peau pour étancher tous mes désirs, calmer ces angoisses sans noms.
Envie de mots sur ma peau pour faire chanter mon corps. Être toute entière bercée de mots, les voir s’inscrire à l’encre noire sur ma peau blanche comme une parure protectrice. Envie de jouir des mots, comme de milles caresses simultanées.

Baise moi, baise moi encore et encore. Murmure à mes oreilles les mots de ton désir, les mots de ton sexe contre le mien.

Baise moi.

mardi 18 avril 2006

Moi autre

Lourds, tendus, gonflés, pleins.
Vie indépendante, autonome.
Ils sont.
Ils sont moi.
Ils sont moi et pourtant ne m’appartiennent pas.
Animation soudaine que je ne peux que constater. Sentir en eux parfois battre une émotion que je n’avais pas vu venir, qui me surprend, me cueille à l’improviste. Ce battement d’aile interne qui les réveille. Surprise !

Ces appels qu’ils lancent parfois. Sémaphore à tout va. Sculpture qui s’incarne dans le tissu. Mouvement de mon corps en marche. Mouvement issu de leur logique propre. Cette danse magique et incantatoire qui tout à la fois berce et excite. Cette parcelle de ma peau où toutes les sensations se concentrent, pour disparaître, réapparaître. Cache-cache avec moi-même. Aimer ce jeu de balancement et tension. Réaction au vent, à la chaleur, à une image, une odeur, un son.

Ils m’ont apprivoisée.
Et je crois que je les aime bien.

mardi 4 avril 2006

Réminiscence

Larmes en perles au bord des yeux. Ces souvenirs qui montent et remontent. Ces mots qui évoquent des images, des bribes de conversations, des sensations.
On peut s’écrouler. On peut remonter. Se reconstruire. On apprend de ces failles là. On peut se désintégrer de douleur, d’incompréhension. On se désagrège et puis on remonte, maille à maille, point à point, une autre vie. Meilleure parce que différente.

On peut s’épuiser au travail. C’est possible. Ca arrive. Et on ne peut pas dire que ce n’est pas vrai. Et on ne peut pas dire que c’est de la responsabilité partagée d’une relation qui foirerait entre deux adultes consentants à travailler ensemble et qui auraient signés un contrat les mettant en position égale. L’égalité est construite. Elle n’est pas naturelle.

On ne peut pas le dire. On ne peut. Pas.
Ou alors on renie la douleur de ceux qui sont passés par ce chemin là. De ceux qui sont revenus doucement de ces abysses. De ceux qui en arpentent encore les sentes escarpées, et leurs perles au bord des yeux.