vendredi 14 novembre 2008

Chroniques d'Albert - Préambule

Retour à Belgrade
Renaître ici le temps de ce séjour étrange. Des jeux de liens invisibles qui se font tout à coup vivants. Une géographie des histoires familiales.

Retrouver ce qui m'a menée au cœur de la poudrière. Découvrir ce fil invisible mais tout puissant qui me liait à mon insu à cette terre de violence, d'exagération. Apprendre les secrets d'une généalogie sorcière qui m'a faite nomade d'une histoire intime inachevée.
Capitaine Aufort, Albert, tu es mon arrière grand-père, tu es celui par lequel je suis venue ici, vivre trois années hors de la réalité. Je l'ignorais alors. Exploratrice de nos histoires entremêlées, je pars, archéologue familiale sur les traces d'un lien plus fort que la mort, la honte et l'oubli des descendants qui noient dans le silence la liberté que tu pris de t'émanciper du servage de ton rang.

jeudi 21 février 2008

A Lui

Je vous suis redevable. De beaucoup.
Mais de me rendre mon corps....de me restituer à moi même, jamais je ne pourrais vous en remercier assez.
Et vos larmes, le froid de l'air dans les yeux, que je lèche, doucement. Et les miennes, qui perlent d'émotion retenue.
Nos patiences, nos tolérances.
Vos mots posés ici par mon truchement.

Mystère.

mercredi 20 février 2008

Assurance tout risques

Reprendre.
Essayer de reprendre.
Tenter d'essayer de reprendre.
Tacher de tenter d'essayer de reprendre.
S'escrimer à tacher de tenter d'essayer de reprendre.
S'ingénier à s'escrimer à tacher de tenter d'essayer de reprendre.
S'évertuer à s'ingénier à s'escrimer à tacher de tenter d'essayer de reprendre.
Se risquer à s'évertuer à s'ingénier à s'escrimer à tacher de tenter d'essayer de reprendre.

Mais quel(s) risque(s) ?

mardi 19 février 2008

Bas

rester une journée entière l'ordinateur sur les genoux, la tasse de café, puis de thé sur la table basse. Rester une journée entière à attendre que quelque chose se débloque, que les mots viennent se mettre en rang, que l'énergie circule, que cette merde ne fasse plus obstruction, que la vie soit.

En rêve, quelque part dans un cabinet médical tel que celui de l'otorhino de mon enfance, je l'ai laissé tuer. Avec des flèches, longues. Pour une broutille, un oukase quelconque, que je ne sais plus et n'ai probablement pas su en rêve non plus. Mais le respect de la règle est plus fort. Chercher une sémantique qui réconcilie les faits et le dogme. Ne pas y réussir alors le laisser tuer.
Et se réveiller en sanglots. Remplie du chagrin de ne pas avoir su dépasser la règle et de l'avoir laisser tuer sans réaliser qu'il était le seul à pouvoir m'aider.

Il est toujours là et c'est lui qui m'aidera à faire plier en moi cette chose que je ne sais, qui se joue de moi.

jeudi 3 janvier 2008

Fiche d'internement

Allez donc voir là-bas le pourquoi d'ici

Rouge, rouge, rouge.
Je saigne, je saigne, je saigne.
Je saigne. Le nez, le crâne, le sexe.
Je saigne. Plaies grattées, entretenues, choyées.
Je saigne. Je suis petite.
Je saigne. On m’oublie.
Je saigne. On me poursuit.
Je saigne. On m’étiquette Fragile.
Je saigne. On me désigne, ce sera elle.
Je saigne. Je suis condamnée.
Je saigne. J’endosse.
Je saigne. On veut m’immoler à l’autel de l’équilibre familial.
Je saigne. Je suis sacrifiée.
Je saigne je vous dit. Je suis saignante comme d’autres sont heureux.

Qui retiendra le bras des bourreaux ?