Être là, dans la
chaleur des souvenirs, retrouver Fabienne et Luna, découvrir Timéo,
attendre James qui rentre du taf.
« Mais c'est qui
cette amie de Maman ? » « Tu restes dîner dit ? »
« Aller on va faire un gâteau Luna ». Un yaourt, de la
farine, des noisettes en poudre et au four. Odeur chaude et
enveloppante.
« Mais si, restes.
Tu reprendras la route demain. J'ai des magrets au frigo ».
Et puis voir tomber dans
la poêle les girolles ramassées il y a peu, un peu d'ail, du gros
sel.
Les voisins qui passent.
Anglais de retour d'un voyage au Canada. Échange jovial, en anglais
mâtiné d'occitan. Un petit verre de moscatel, des olives aux
piments. Santé. A ton retour, aux voyages, aux amitiés qui durent,
aux enfants qui grandissent.
Tout le monde autour de
la table de mosaïque bleue, les magrets cuits dans du miel, une
bouteille de vin de Duras. Conversation. Nouvelles des uns et des
autres. Petits malheurs, petits bonheurs. Douleurs aussi, parfois.
Être là, ancrée dans
le moment en humer chaque instant pour le ressentir de tout mon
épiderme, rire aux éclats, blaguer, serrer, embrasser, câliner, et
être tout autant abstraite de l'instant, en soi rentrée et perdue.
Parce que trop seule, parce que le plaisir est trop loin parfois.
Parce que la capacité à vivre le bonheur est anorexique,
apoplectique.
Électrocardiogramme_________________________________________________________
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25 octobre 2005