dimanche 11 janvier 2009

Revenir la tête basse

Revenir ici et être surprise de ce qui s'y trouve. Peut-être me faudrait-il toujours me relire avant de parler. Peut-être n'ai je plus assez écris de mots depuis trop longtemps. Et je me suis perdue dans mon silence, Poucette sans ses cailloux.

Son absence se fait manque en ma chair. Là, précisément là. A la racine du sein, sur mon flanc droit, en descendant sur la longueur de deux cotes. Un trou. Un arrachement. La peau comme décollée des muscles. Et derrière, du vide. C’est là que le manque se matérialise. Cette sensation physique d’une éraflure large sur le côté. Comme la peau brûlée, râpée, après une chute à vélo.
C'est bien un en-dedans qui n'est plus et non un en-dehors arraché. Il était en moi et il n'y est plus. Ou plus exactement nous avons décidé qu'il n'y serait plus. Est-ce nous ou moi ?
Il me reste cette cavité que j'ignorais, vide. Un vide dense, compact, un vide bloc. J'ignorais que ce fut là qu'il était. Il était ainsi en moi et je ne le savais pas. Comment peut-on à ce point ignorer ce que l'on est ? Comment peut-on ne pas sentir, voir, entendre, ressentir ce qui fait son intérieur ?
Je tâte cette part fantôme de moi. Ma main gauche vient toucher, cherche un dénivelé. Rien qui ne vienne confirmer ce ressenti. Et pourtant je me sens évidée.
Que puis-je être, un morceau de moi en moins ? Est ce que je deviens autre ? L'autre peut il devenir soi ? Ou bien c'est soi qui devient l'autre ? Ou encore est ce un autre qui surgit ?

Tellement de questions qu'il est sans doute bien tard de se poser. Ce sont ces mots passés, que je n'ai pas pris le temps d'attraper et de poser. Ce sont ces mots témoins de ces instants vivants. Moments furtifs ancrés dans le peau à peau. Sa peau, la mienne, nos émotions. De moments en moments, peau contre peau, il est entré en moi et je ne l’ai pas vu.
Et je lui ai fait mal.
Et finalement je me blesse aussi dans ce mouvement de moi à lui en moi.
Par le mystère de l’alchimie qui fut la notre étais-je aussi en lui ?

Que reste-t-il à construire ?

1 commentaire:

feli_cien a dit…

merci pour le partage de cette emotion, on pourrait se demander si ce n'est pas d'un cancer dont tu parles....mais je n'avais pas lu ton texte quand toute a l'heure je te repondais que je ne suis pas certain de la construction qu'il peut avoir en nous de nous, pour se construire en soi de toi.
releve la tete tu verras que je ne suis pas blessé.