Essence même de la femme. Cet instant
où, toute entière j’appartiens à l’homme. Cet instant fragile,
puissant qui me crée femme, qui le confirme homme.
Ce n’est plus séduction, ce n’est
pas jeux encore, ce sont don et possession.
Le moment fugace de la saillie.
L’instant suspendu où l’homme me
prend.
Femme amphore, réceptacle qui
accueille pour mieux offrir, qui reçoit pour mieux prendre.
Homme.
Comment expliquer la jouissance infinie
d’être ainsi possédée par un vit fort et déterminé ?
Le corps tout entier tendu dans
l’attente de ce moment.
Seins gonflés dressés, reins cambrés
à la rencontre du sexe de l’homme. Ventre offert au regard. Lèvres
gonflées, entrouvertes, presque gémissantes, humides. Lèvres
frémissantes de cet instant à venir.
Poussée inéluctable. Pression qui
force les parois. Vannes, écluses en moi. Signal attendu. Frottement
des chairs, là, juste au-delà des lèvres exposées. Barrage forcé,
canal étroit.
Il est un point précis en moi-même
qui cède. Qui abdique. Qui consent, fort de cet abandon.
Vouloir son intimité accueillante,
caresse de velours ferme autour de cette excroissance douce et
palpitante.
La plénitude. L’envahissement.
La nature est.
Il est.
Je suis.
Etre.
Je.
Jouissance.
Ensuite, le dialogue des corps, un
prêté pour un rendu, une autre histoire. A suivre.
13 février 2006
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