mardi 25 octobre 2005

Plat

Être là, dans la chaleur des souvenirs, retrouver Fabienne et Luna, découvrir Timéo, attendre James qui rentre du taf.

« Mais c'est qui cette amie de Maman ? » « Tu restes dîner dit ? » « Aller on va faire un gâteau Luna ». Un yaourt, de la farine, des noisettes en poudre et au four. Odeur chaude et enveloppante.

« Mais si, restes. Tu reprendras la route demain. J'ai des magrets au frigo ».
Et puis voir tomber dans la poêle les girolles ramassées il y a peu, un peu d'ail, du gros sel.

Les voisins qui passent. Anglais de retour d'un voyage au Canada. Échange jovial, en anglais mâtiné d'occitan. Un petit verre de moscatel, des olives aux piments. Santé. A ton retour, aux voyages, aux amitiés qui durent, aux enfants qui grandissent.

Tout le monde autour de la table de mosaïque bleue, les magrets cuits dans du miel, une bouteille de vin de Duras. Conversation. Nouvelles des uns et des autres. Petits malheurs, petits bonheurs. Douleurs aussi, parfois.

Être là, ancrée dans le moment en humer chaque instant pour le ressentir de tout mon épiderme, rire aux éclats, blaguer, serrer, embrasser, câliner, et être tout autant abstraite de l'instant, en soi rentrée et perdue. Parce que trop seule, parce que le plaisir est trop loin parfois. Parce que la capacité à vivre le bonheur est anorexique, apoplectique. 
Électrocardiogramme_________________________________________________________ .

25 octobre 2005

Aucun commentaire: